BOUC ÉMISSAIRE

QUI PORTE LE CHAPEAU ? d’Anne-Claire Lévèque (texte) et Caroline Dalla (illustrations)
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L’idéal serait de commencer par donner l’origine de l’expression « Bouc émissaire » :
Bouc que l’on lâchait dans le désert, après l’avoir chargé des malédictions
que l’on voulait détourner du peuple – Victime expiatoire. (Voir en fin de page)
  • Pour réfléchir collectivement :
- Que signifie l’expression : « Bouc émissaire » ?
- Pourquoi dit-on que le bouc émissaire est celui qui porte le chapeau ?
- Qui peut être bouc émissaire ?
- Les individus, ou les groupes sociaux, qui sont boucs émissaires,
sont-ils responsables des actes dont ils sont accusés ?
- Pourquoi le bouc émissaire est-il sacrifié ?
- Pourquoi les gens qui sacrifient le bouc émissaire ne se rendent-ils
pas toujours compte de la souffrance qu’ils provoquent ?
- Est-ce que s’amuser à faire souffrir, c’est vraiment s’amuser ?
- Est-ce que suivre le groupe c’est toujours bien ?
- Comment dire qu’on n’est pas d’accord avec le groupe ?
- Si on se trouve soi-même le bouc émissaire d’un groupe, que peut-on faire ?
 
  • Pour réfléchir seul :
- Imaginer un cadeau à offrir pour consoler un bouc émissaire (le dessiner, le décrire).
- Dessiner des chapeaux en colère.
- Trouver d’autres expressions avec le mot chapeau. (Porter le chapeau,
  manger son chapeau, sur les chapeaux de roues, tirer son chapeau,
  chapeau bas, coup de chapeau, travailler du chapeau…)
- Imaginer ce que peuvent se raconter les personnages de la 4ème de couverture.
 
  • Suite à la demande d’une enseignante de grande section de maternelle,
         voici une histoire introductive pour les tout petits.
« Imaginez un tout petit village, il y a très très très longtemps, quelque part à la fin de la préhistoire. Les
gens habitent dans des cabanes. Ils ont 1 ou 2 champs, quelques arbres fruitiers : un pommier, un figuier,
un amandier et puis 5 ou 6 chèvres et 3 ou 4 moutons. Ils ne sont pas bien riches. La vie est dure. Et parfois,
ils n’ont pas assez de nourriture pour tout le monde. Et parfois aussi, il y a des tempêtes qui détruisent
les récoltes et les cabanes ou des maladies qui emportent le bétail ou les humains. Vous imaginez combien
leur vie peut-être difficile ! Et puis à cette époque-là, il n’y a pas de médecin ou de vétérinaire. Il n’y a pas
non plus de présentateur météo pour annoncer les inondations, la sècheresse ou la grêle. (on peut broder…!)
 
Alors, comme la vie est vraiment difficile, ces humains-là cherchent à comprendre pourquoi les choses
arrivent, pourquoi ils subissent des catastrophes. Ils se disent qu’en trouvant le pourquoi, ils trouveront
peut-être comment empêcher les catastrophes. Mais trouver le pourquoi des choses n’est pas facile.
Même nous, au XXIe siècle, avec nos scientifiques, nos chercheurs, nos inventeurs… on ne sait pas tout !
On sait quand même si une tempête approche et on sait guérir la plupart des maladies. Mais eux, ils font
ce qu’ils peuvent avec l’état de leurs débuts de connaissances.
Peut-être qu’ils essaient différentes choses : des danses de la pluie quand c’est la sècheresse, des tisanes
d’herbes quand ils sont malades, de grands feux de joie quand l’été arrive et d’autres bizarreries.
Et peut-être que parfois, parmi toutes ces bizarreries, il y en a qui marchent ! Peut-être qu’un jour de grande
sècheresse, une certaine danse de la pluie a été suivie d’une belle averse ! Peut-être qu’un jour une certaine
tisane d’écorce de bouleau a soigné le mal de tête de quelqu’un et qu’un grand feu a inauguré un magnifique
été. On ne peut pas dire quand cela s’est passé parce que personne ne l’a noté, mais on peut être certain
que cela s’est passé parce que nous en avons gardé la mémoire.
 
Les humains se sont transmis ce qui avait l’air de marcher et au fil du temps, ils ont gardé les bizarreries
qui marchaient le mieux (et qu’on appelle souvent aujourd’hui coutumes ou traditions). La tisane d’écorce
de bouleau est effectivement un bon médicament contre le mal de tête. Elle a été très utile jusqu’à ce qu’on
trouve un médicament plus performant et plus pratique. Par contre, nous savons aujourd’hui que la danse
de la pluie ne donne pas beaucoup de résultat et nous ne la pratiquons plus. Les feux de la saint Jean, le
premier jour de l’été sont toujours une grande fête dans les pays nordiques même s’ils ne garantissent pas
qu’on va passer un bon été.
 
Parmi les bizarreries que les humains ont essayé, il y a aussi celle du bouc émissaire. Revenons au petit
village dont nous parlions au début. Un jour, le village se réunit et se dit qu’il faut faire quelque chose
contre les catastrophes. Oui, mais quoi faire ? Quelqu’un a l’idée de prendre un bouc, de nouer dans sa
laine et d’accrocher à ses cornes des petits cailloux, des feuilles, des fleurs, des brindilles de bois, tout
ce que chacun trouvera et qui représentera pour lui un malheur ou une catastrophe. Une fois que c’est
finit, ils expédient le bouc en dehors du village. Ils le chassent de chez eux comme s’ils chassaient le malheur.
 
Il est probable que ce bouc, tout chargé des souhaits et des vœux des villageois retournera à la vie sauvage,
loin dans la montagne. Et il est bien possible que les villageois se sentiront pendant quelque temps soulagés
d’avoir chassé cet animal de leur vie.
Voilà l’origine de l’expression : Bouc émissaire. C’est celui qui est chargé des malheurs des autres et qui
doit s’en aller. »
- Pensez-vous que les villageois ont raison de chasser le bouc ?
– Pensez-vous que cette dernière bizarrerie (celle du bouc émissaire) peut donner de bons résultats ?
– Que peut-il se passer quelques temps plus tard ? A la catastrophe suivante, faut-il choisir un autre   
  bouc émissaire et tout recommencer ?
- Aujourd’hui, nous savons que le bouc émissaire ne nous débarrasse pas des catastrophes.
 Et nous ne pratiquons plus cette bizarrerie. Mais nous avons gardé l’expression et nous l’utilisons
 quand nous parlons de quelqu’un. Nous disons, par exemple : « Ce garçon est devenu le bouc
 émissaire de sa classe.»
Qu’est-ce que cela veut dire ?
– Pensez-vous que la classe a raison de rejeter ce garçon ?
– Pensez-vous que le rejet peut donner de bons résultats ?
– Que risque-t-il de se passer quelques temps plus tard ?
 
Vous pouvez enchainer par les questions proposées par le blog qui vous semblent appropriées.
 
 
 
 
 
 
 

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